Naissance et débuts artistiques

Le 21 janvier 1905, à Granville, Christian Dior voit le jour dans une villa surplombant la Manche. Issu d’une famille spécialisée dans les fertilisants naturels, il se passionne rapidement pour l’art et le design, bien que sa mère l’inscrive en sciences politiques. En 1919, une prédiction d’une gitane annonce :

« Les femmes vous seront bénéfiques, et c’est par elles que vous réussirez. »

Cette prophétie deviendra réalité lorsqu’il ouvre en 1928 une galerie d’art grâce au soutien financier de son père, exposant des œuvres de Picasso et Braque. Cependant, la galerie ferme en 1931 après des revers personnels et financiers.

Les prémices de sa carrière dans la mode

Face à l’adversité, Dior se tourne vers le dessin de croquis de mode. En 1938, il devient modéliste et assistant de création chez Robert Piguet, où il apprend les subtilités de la couture. Mais la Seconde Guerre mondiale interrompt sa carrière : il est mobilisé et passe une partie du conflit à aider sa famille dans le sud de la France.

De retour à Paris en 1941, il intègre la maison Lucien Lelong et collabore avec Pierre Balmain. Malgré les contraintes de l’époque, il commence à forger son style unique.

La naissance de la Maison Dior

En 1946, Marcel Boussac, industriel du textile, investit 10 millions de francs pour aider Dior à fonder sa propre maison de couture. Installée au 30 Avenue Montaigne, la maison Dior ouvre officiellement ses portes le 16 décembre 1946. Le 12 février 1947, Dior révolutionne la mode avec sa première collection, la ligne « Corolle », immédiatement surnommée New Look par Carmel Snow, rédactrice en chef de Harper’s Bazaar.

Les silhouettes cintrées, les épaules arrondies et les jupes volumineuses marquent un renouveau de la féminité après les restrictions de guerre. Le succès est fulgurant, et Dior devient rapidement une référence mondiale.

Une expansion mondiale

Dior ne se limite pas à Paris. En 1948, il ouvre des boutiques à Londres et New York. Il s’entoure de figures emblématiques comme Marlène Dietrich, qui exige de porter du Dior dans Le Grand Alibi d’Alfred Hitchcock. Ses créations habillent également Grace Kelly, Ava Gardner et Olivia de Havilland.

En 1957, la maison Dior représente plus de la moitié des exportations de couture française, avec des points de vente dans 15 pays.

Le décès et l’héritage de Christian Dior

En 1957, Dior décède subitement. Sa disparition marque un tournant, mais son héritage perdure grâce à des successeurs talentueux. Yves Saint Laurent, alors jeune couturier, prend la direction artistique et modernise les créations. Il est suivi par Marc Bohan, John Galliano, Raf Simons, et plus récemment Maria Grazia Chiuri.

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